L’influence de l’internet mobile sur l’activité économique au Cameroun

Christian Happi News 13.09.2016

L’arrivée de la technologie 3G/4G a changé les habitudes des populations camerounaises. Suite à son lancement en 2014, plusieurs promoteurs de cybercafé ont vu leurs chiffres d’affaires se réduire tandis que les centres commerciaux et plateformes de e-Commerce envahissent chaque mois le paysage camerounais.

Gérant d’un cybercafé  dans un quartier périphérique de Douala, Nathalie a perdu l’essentiel de sa clientèle : « l’internet mobile nous rend la vie dure. Il n’y a pratiquement plus de clients.  Nous ne compte désormais que sur la vente des rames de papiers et les photocopies pour s’en sortir.  
Nous étions trois personnes à gérer ce cybercafé maintenant  nous me sommes plus que deux ; mon patron  était obligé de séparer de  l’une des collègues », témoigne la dame.
 
Le témoignage  de Nathalie est révoltant mais ne reflète  hélas que la triste réalité de ces espaces jadis très sollicités. En fait plusieurs gérants des cybercafés de la capitale économique du Cameroun risquent de faire faillite s’ils ne se réinventent pas.
En cause,  l’avènement de la 4G qui  amène les jeunes à  les délaisser pour naviguer sur Internet via les téléphones portables, les téléphones "Androïde" comme on dit ici. C’est le cas d’Armel  qui n’a plus mis les pieds dans un cybercafé depuis deux ans. «   Aller dans un cybercafé pour surfer est devenue une perte de temps pour moi aujourd’hui.  J’y vais aujourd’hui juste pour émettre des appels à l’international, que je ne peux pas faire via Whatsapp. Je fais presque tout à partir de mon Smartphone », dit-il.

Comme signe  d’une nouvelle ère,  les Camerounais sont beaucoup plus présents sur les réseaux sociaux que par le passé. Même s’ils  n’existent   pas de chiffres officiels pour appuyer cette thèse,  certaines personnes interrogées  reconnaissent n’avoir découvert Twitter, WhatsApp, Facebook et autres que récemment.   Grâce auxquels ils peuvent  profiter de nouveaux services tels que la vidéo à la demande, la musique en streaming ou des jeux en réseau.

Cet engouement est à mettre à l’actif  des opérateurs de téléphonie mobile qui, afin d’inciter de nouveaux clients à sauter le pas, ont tous démocratisé l’accès aux  téléphones Androïde.  On a par exemple le « S620 » qui est depuis  quelque temps vendu  à 14 900 FCFA et non plus 24 900 FCFA. Pareil pour  le N6201 dont le prix de vente a baissé de 50%  soit de  11 900 FCFA à 6 000 FCFA.
 De même, dans les  boutiques d’Akwa ou bien au lieu-dit « Ancien 3è »,  les téléphones dits intelligents  dominent les ventes de mobiles. Les commerçants se frottent les doigts  tout en espérant que cette embellie dure le plus longtemps. «   Nous  sommes dans une bonne période ; on espère juste que cela va se poursuivre », reconnait Félicitée D. tenancière.  L’autre preuve de cette bonne santé  c’est MTN Cameroon qui d’après Josiane Nounemo, chef d’agence passe régulièrement des commandes pour ne pas être en rupture de stock.

 S’agissant du e-commerce,  le lancement de la 4G/LTE a accéléré son déploiement.  Les acheteurs  disposent  désormais d’outils performants (Smartphone,  tablette…)  et d’une connexion de bonne qualité pour non seulement faire  leurs courses sans se déplacer sur internet mais également comparer  les prix.  Du côté des Start-up c’est aussi le grand branle bas avec  notamment «  I-Djangui » qui permet de gérer  les tontines en ligne,  « Tika » application  pour réserver des tickets de bus via Mobile Money qui ont vu le jour.
 
Christian Happi